À l'aube de la Première Guerre Mondiale, Agénor Clérambault est un poète emporté par l’enthousiasme patriotique. Mais c'est surtout un père de famille qui voit ses convictions s’écrouler quand Maxime, son fils de dix-neuf ans engagé dans l'armée, est tué lors d'une offensive militaire.
Dévasté, Clérambault entame une lente prise de conscience à l'issue de laquelle il dénoncera avec courage la tragédie de la guerre.
Seul contre tous, pour la paix et la fraternité, il mènera une croisade non-violente contre une guerre aussi sanglante qu'absurde.
À l'image de « Au-dessus de la mêlée », ce roman est un plaidoyer en faveur de la non-violence, et une critique de la guerre, quelle qu'elle soit. Romain Rolland rappelle que même l'homme le plus simple peut crier plus fort encore que la multitude.
Romain Rolland (1866–1944) est un écrivain français, et une figure de la non-violence, à l’image de Tolstoï et Gandhi qu’il admire. Il commence une carrière de professeur. Mais lors de la Première Guerre mondiale, il est bouleversé. L'Europe court à sa perte. Il est et demeure en Suisse, pour témoigner de sa neutralité. Il y publie un appel pacifiste, « Au-dessus de la mêlée ». Il reçoit le Prix Nobel de littérature de 1915 par l’Académie suédoise. Depuis 1906 il entretient des relations épistolaires avec Alphonse de Châteaubriant, ainsi qu’avec Louis Aragon et Stefan Zweig. Il correspond aussi avec Sigmund Freud, sur le sentiment océanique. Malgré une période où il soutient l’URSS face à un Hitler qui s’impose, il se détourne de la politique, et en 1939 préside le Comité mondial contre la guerre et le fascisme. La correspondance avec Stefan Zweig est d’une importance capitale pour sa philosophie et la littérature. Zweig qualifiera Rolland de « Conscience de l'Europe ».